Emmaüs Europe

Emmaüs Campüs : la jeunesse au cœur de l’action !

La jeunesse européenne est de plus en plus touchée par la précarité et le Mouvement Emmaüs cherche les moyens de répondre à ces besoins. L’idée est aussi de repenser nos pratiques pour permettre à de jeunes militant·es de s’engager à nos côtés. À Paris, le groupe Emmaüs Défi tente de répondre à ce double défi (!) en créant Emmaüs Campüs, un chantier d’insertion jeune et inspirant ! Rencontre avec Médéric, son directeur :

Peux-tu nous expliquer pourquoi Emmaüs Défi a eu l’idée de créer Campüs ?

En 2020, Emmaüs Défi a fait trois constats :

  1. Nous étions au maximum de nos capacités d’accueil dans nos locaux actuels, avec 150 salarié·es en insertion…et pourtant comme pour tous les autres groupes Emmaüs, de nombreuses personnes continuaient à taper à notre porte sans qu’on puisse les accueillir.
  2. La précarité des jeunes a doublé en 20 ans et s’est encore accentuée suite à la crise du COVID, et le mouvement Emmaüs ne répondait que très partiellement à cette problématique.
  3. Les jeunes ont de plus en plus envie de s’engager, mais nous n’avons pas adapté nos modalités d’accueil et de bénévolat à ce public jeune.

A travers la création d’Emmaüs Campüs, Emmaüs Défi a voulu créer un dispositif répondant à ces trois problématiques.

Concrètement comment ça fonctionne ?

L’activité d’Emmaüs Campüs est « classique » pour un groupe Emmaüs : nous sommes un chantier d’insertion qui accompagne des personnes en très grande précarité à travers une activité de réemploi solidaire : collecte, tri et vente d’objets de seconde main. Nous avons simplement essayé de donner une dimension jeune à chacune des composantes de notre activité :

  • Nous accueillons une proportion plus importante de jeunes parmi nos salarié·es, avec un objectif d’avoir ¾ de – de 30 ans.
  • Nous installons nos boutiques proches des universités ou des lieux de rassemblement des jeunes, comme le campus de la faculté Sorbonne Nouvelle, ou le Forum des Halles.
  • Nous organisons régulièrement des ventes éphémères dans les campus et universités.
  • Nous proposons des ventes spéciales et des réductions dans nos boutiques pour permettre aux jeunes de s’équiper à petit prix (-30% pour les – de 30 ans).
  • Nous réalisons des distributions solidaires de vêtements pour les étudiants en précarité.
  • Nous accueillons de très nombreux stagiaires et avons lancé le Pass Campüs : un dispositif de bénévolat adaptés aux jeunes.
  • D’ici la fin de l’année nous allons lancer inser-jeunes : une équipe mobile accueillant 100% de salariés en insertion de – de 30 ans qui bénéficieront d’un accompagnement adapté et réalisera des actions de collecte, vente, sensibilisation et distribution en milieu étudiant.

Quels conseils donnerais-tu à d’autres groupes d’Europe qui aimeraient créer une activité comme celle-ci ?

Lancez-vous ! Le point de départ est finalement assez simple : il suffit d’adapter vos activités actuelles à un public spécifique, avec des besoins et contraintes spécifiques. Commencez par les écouter : de quoi ont-ils besoin et envie ?  Qu’est ce qui leur manque dans l’activité actuelle de votre groupe en tant que potentiel bénévole ou bénéficiaire ?

Ça parait évident, mais l’enjeu de l’accueil de la jeunesse dans nos groupes est absolument vital pour le futur de notre mouvement, c’est une énorme source de créativité et d’énergie dont nous ne pouvons pas nous priver !

On pourrait et on devrait imaginer de nombreuses variantes de groupes Emmaüs, adaptées à des publics spécifiques, en ciblant les plus fragiles et ceux pour lesquels nous ne répondons pas encore suffisamment à leurs besoins : Emmaüs Senior, Emmaüs familles monoparentales, Emmaüs Handicap, etc… ça nous permettrai de devenir encore plus inclusif, d’accueillir vraiment tout le monde.

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Crédits : Emmaüs Campüs