Les chantiers d’été : des jeunes engagés et de nouvelles vocations
Les chantiers d’été sont au cœur du Mouvement Emmaüs depuis les années 60. Ces rencontres ont façonné le mouvement tel qu’il est aujourd’hui, et ont été le point de départ de nombreuses « vocations » au sein d’Emmaüs. Retour sur le fonctionnement de ces moments conviviaux et de solidarité.
Avant de revenir sur toute l’histoire des chantiers d’été, quelles sont les initiatives proposées en 2024 pour les jeunes ?
Cette année encore, plusieurs groupes en Europe et en France ouvrent leurs portes aux jeunes qui souhaitent s’investir !
C’est le cas notamment d’Emmaüs Lisbonne, qui propose une immersion de deux semaines au sein de leur communauté, entre le 1er juillet et le 1er septembre. Au programme, le partage de la vie communautaire avec les compagnes et compagnons d’Emmaüs, et une implication dans les activités économiques de l’association : collecte des dons, tri des stocks, gestion des magasins, upcycling, jardinage… Cette année, Emmaüs Lisbonne organise également un Festival Solidaire tout au long de l’été : chaque groupe de volontaire sera impliqué activement pour mettre en lumière les causes oubliées ! Chaque quinzaine se conclura par un concert (DJ set, jam sessions…). S’impliquer dans un projet solidaire, c’est avant tout donner du sens, mais c’est également partager des moments inoubliables !
D’autres groupes Emmaüs, en Italie, en Belgique, en Bosnie-Herzégovine ou en France organisent des chantiers d’été tout au long de la période estivale.
Comment en savoir plus et candidater, ou s’inscrire à un chantier ?
Pour les chantiers d’été en dehors de France, toutes les initiatives des groupes sont répertoriées sur la page internet d’Emmaüs Europe dédiée à cette thématique. Pour la France, toutes les informations se trouvent sur cette page du site internet d’Emmaüs France. Et pour plus d’information, il est possible de contacter Emmanuel !
Comment sont nés les chantiers d’été ?
Il est impossible de dissocier l’essor du Mouvement Emmaüs dans le monde du développement des chantiers d’été. Ceux-ci ont débuté dès les années 60 en Normandie, pour mobiliser la jeunesse et lutter contre la précarité.
Le temps d’un été, ces « camps internationaux de travail » fonctionnaient comme de véritables communautés Emmaüs : collecte de dons, porte à porte, tri, réparation et revente de biens de seconde main. Les chantiers d’été d’alors avaient la particularité d’être organisés bénévolement par les jeunes, pour les jeunes, et « à partir de rien » (sans budget), tout en générant des bénéfices qui étaient redistribués au profit de projets de solidarité dans le pays et à l’international et une partie était dédiée au développement de nouveaux projets Emmaüs. Ils pouvaient aussi permettre de créer un fonds et un groupe de bénévoles pour créer un comité d’amis ou une communauté sur un nouveau site.
Ces chantiers internationaux de jeunes ont rapidement permis de rassembler des milliers de jeunes de plusieurs nationalités différentes, en France mais aussi en Italie ou au Danemark. Et en 1972, le chantier qui s’est déroulé en Bourgogne a rassemblé 4 500 jeunes de 44 nationalités entre juin et octobre !
Il n’était pas rare qu’à l’issue d’un chantier international, des jeunes qui avaient ainsi découvert Emmaüs deviennent responsables d’une nouvelle communauté et/ou rencontrent l’amour de leur vie ! Petit-à-petit, ces chantiers ont permis le développement de nombreux groupes, en France et à l’étranger.
Est-il dangereux de s’impliquer au sein d’un chantier d’été ?
Très dangereux ! Aujourd’hui encore il existe un risque non-négligeable de rester coincé·e dans la galaxie Emmaüs, et de dédier sa vie (ou du moins une bonne partie) à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, à l’issue d ’un chantier d’été, et de donner un sens à sa vie sur la durée.
En effet, après avoir vécu une première expérience lors d’un chantier d’été, nombreux·ses sont celles et ceux qui ont décidé de s’impliquer davantage, jusqu’à fonder une communauté de vie Emmaüs, ou un comité d’amis !
A bon entendeur… On se retrouve sur le terrain ?
Camps internationaux de jeunes au Danemark, 1969. Photo issue des archives de l’abbé Pierre et d’Emmaüs International déposées aux ANMT (Roubaix).