Emmaüs Europe

Emmaüs Ghlin, la menuiserie solidaire Holy-Wood

L’histoire a commencé dans la communauté belge qui souhaitait revaloriser le bois invendable en magasin. Le projet Holy-Wood a vu le jour pour donner une seconde vie à ces rebuts et déchets dans une démarche locale, éthique et solidaire.

Holy-Wood récupère, trie et refabrique du mobilier sur-mesure ou en petite série avec une finition écologique (huile et peintures naturelles). Le projet est aussi centré sur la création de meubles design et s’est développé avec l’ouverture d’un magasin et d’un atelier de menuiserie coopératif pour partager cette passion.

Un projet local gagnant-gagnant

Le partenariat avec Holy-Wood est né d’un constat. Malgré la qualité grandissante des dons faits par les particuliers, la fraction « bois » génère malheureusement des déchets importants.  A Emmaüs Ghlin, ils représentaient 30 tonnes en 2017 dont l’évacuation entraîne un coût important. L’idée est donc née de la disponibilité de ce bois et de la volonté de le valoriser car la communauté est aussi soucieuse de son impact écologique.

A Emmaüs Ghlin, personne ne désirait ou n’était apte à s’investir dans le processus de réparation ou transformation de meubles comme c’est le cas dans certaines autres communautés. Il fallait alors chercher une autre solution pour la valorisation de ces produits, à l’instar de celles existantes pour les vêtements, les livres ou encore l’électroménager…

Un projet porteur de sens et de valeurs partagées

A l’initiative d’un ancien bénévole à Emmaüs, Holy-Wood s’est donc constituée en association composée de plusieurs membres fondateurs attachés à leur enracinement local : l’espace d’innovation en économie circulaire Ecores, l’Atelier d’Anya, la menuiserie Juhl, le collectif OUT (UMons) et les petits ateliers du faire.

Elle a noué un partenariat avec Emmaüs Ghlin pour occuper un atelier au sein de la communauté. Un hangar a été construit et aménagé pour y accueillir l’activité. Le double objectif est ainsi atteint : diminuer les déchets tout en créant de l’activité autour de l’artisanat durable dans une démarche communautaire.

Un projet éco-responsable et socialement engagé

Le projet a vu le jour grâce à une aide financière de la Loterie Nationale belge. Celui-ci a été retenu dans le cadre d’un appel à projets tourné vers le développement durable lancé par cet organisme dépendant du Gouvernement. Le projet Holy-Wood fait partie de cette sélection positive visant à créer de la valeur écologique, économique et humaine sur des matériaux bois dans une perspective circulaire, locale et solidaire.

Holy-Wood a reçu le Prix Horizons 2021, prix du développement durable selon 4 dimensions : sociale, environnementale, économique et de participation citoyenne. Le Prix du Public lui a également été décerné suite aux votes sur le site internet de l’évènement. Un projet de micro-filière qui a de l’avenir devant lui !

Plus d’information sur :
https://www.emmaus-ghlin.be/holywood.html
https://holy-wood.be

Actualités Belgique Économie circulaire et solidaire / Écologie

© Emmaüs Ghlin

Frontex, une agence européenne hors de contrôle

Migreurop, dont fait partie Emmaüs Europe, vient de rééditer sa note sur Frontex. Elle permet de faire le point sur cette agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes qui a joué un rôle grandissant dans la mise en œuvre de la politique migratoire sécuritaire de l’Union européenne (UE) depuis sa création en 2005.

Critiquée pour ses pratiques par les ONG, Frontex a longtemps été adoubée par l’ensemble des institutions européennes. Ces dernières n’ont cessé depuis 15 ans de renforcer ses compétences en matière de contrôle et d’expulsions, et son budget (passé de 5 à 543 millions d’euros). Mais depuis 2020, des critiques se font entendre au sein même des institutions sur ses activités et sa gouvernance (notamment de la Commission et du Parlement européen, de la Médiatrice de l’UE, ou encore de l’Office européen de lutte antifraude).

L’agence est en effet accusée de violations répétées des droits, et notamment de refoulements aux frontières européennes selon nombre d’ONG et médias internationaux, de manquements à ses obligations réglementaires, de dysfonctionnements internes, voire d’inefficacité selon la Cour des comptes.

L’ancien directeur adjoint de Frontex a même déclaré “être profondément préoccupé par l’atteinte à la réputation de l’agence, sa décision d’armer des agents et son incapacité à empêcher l’extrême droite d’infiltrer ses rangs, dans un contexte de mouvements anti-migrants à travers l’Europe”.

La Note ré-éditée sur Frontex (Note #3, 3e édition) est en ligne en français. Les traductions anglaise et italienne seront bientôt disponibles.

Note sur Frontex
Actualités Défense des droits humains / Migrations Union européenne

© Migreurop

Le Centre dédié à la mémoire de l’abbé Pierre fête ses 10 ans !

Dans cette maison de Normandie en France où l’abbé Pierre vécut ses dernières années, un espace muséographique est ouvert au public depuis le 22 janvier 2012. Les expositions s’y succèdent mais sa chambre et sa chapelle sont conservées dans leur état d’origine.

Chaque année, une marche commémorative part du Centre abbé Pierre – Emmaüs pour rejoindre le cimetière d’Esteville. L’abbé Pierre est ainsi enterré dans son village d’adoption, tout comme Lucie Coutaz, cofondatrice d’Emmaüs, Georges Legay, premier compagnon et plus de 80 compagnes et compagnons. Les clefs de plusieurs logements construits dans l’année par le Mouvement Emmaüs sont ensuite déposées sur la tombe de l’abbé Pierre.

Cette année nous y commémorerons les 15 ans du décès du fondateur en respectant ces traditions. Mais ce 22 janvier 2022 sera aussi l’occasion de démarrer une nouvelle vie pour ce lieu avec la pose de la première pierre de la future résidence sociale du Centre abbé Pierre-Emmaüs. La maison s’apprête en effet à s’agrandir avec la construction d’un nouveau lieu de vie appelé « pension de famille » comprenant 20 studios destinés à accueillir pour une durée illimitée, des personnes stabilisées, seules ou en couple, ayant connu des parcours d’exclusion sociale ou d’isolement, avec un accompagnement social sur place. L’accueil des premiers résidents aura lieu en janvier 2023.

La journée marquera enfin la poursuite des engagements de l’abbé Pierre avec la présentation du premier rapport mondial sur nos combats contre la pauvreté, qui sera retransmise en direct sur le compte Facebook du CAPE à partir de 19h. Vous êtes invités à participer, sur place ou à distance !

Pour plus d’information : site internet du CAPE

Programme
Actualités France Lutte contre la misère / Solidarité

© Centre abbé Pierre-Emmaüs

Emmaüs Helsinki : une coopérative pour soutenir les migrants roms

Depuis de nombreuses années, Emmaüs Helsinki s’efforce de trouver des solutions pour aider les Roms à obtenir un emploi régulier et un revenu décent, afin qu’ils puissent participer pleinement au monde du travail et qu’ils jouissent des mêmes droits et responsabilités.

Les migrant·es roms en provenance de la Roumanie et de la Bulgarie sont un des groupes les plus vulnérables à Helsinki. Ils viennent en Finlande dans le but de gagner de l’argent pour leurs enfants restés au pays avec d’autres membres de la famille et vivant dans des conditions particulièrement précaires. En Finlande, les migrant·es roms gagnent généralement un maigre revenu en travaillant dans la rue : mendicité, collecte de bouteilles ou vente du journal de rue Iso Numero (l’équivalent du Big Issue anglais ou de L’Itinérant français). Il est très rare qu’un·e Rom trouve un emploi sur le marché du travail finlandais. Au vu de la situation, il nous paraissait essentiel de les aider à participer activement à la société.

En 2017, nous avons fondé une coopérative : Work and Hope. Cette coopérative représente aujourd’hui un véritable bassin d’emploi pour les migrant·es Roms, et plus particulièrement les femmes. Les Roms signent un contrat de travail avec la coopérative, qui se charge ensuite de coordonner leurs missions de travail chez des particuliers ou au sein d’entreprises. La grande majorité des missions sont des missions de nettoyage, mais il existe également des missions de jardinage, d’aide au déménagement, etc. Bien évidemment, la coopérative est en conformité avec le droit du travail et elle respecte la convention collective établie entre le syndicat et l’association patronale.

La mise en place de ce système a connu ses hauts et ses bas. Les potentiels clients doivent se défaire de leurs préjugés. En outre, les différences culturelles, le manque d’éducation formelle, ainsi que le manque de compréhension de la société finlandaise engendrent des difficultés. Nos employé·es ont un passé douloureux, beaucoup vivent encore avec leur traumatisme et nombreux sont ceux qui ont été victimes de discrimination. Ils n’ont pas confiance en les individus et les autorités. Cependant, nous avons accompli énormément de choses ces quatre dernières années et demie. En effet, 40 personnes ont obtenu des missions de travail. Sept personnes travaillent actuellement avec nous. Cinq d’entre elles gagnent suffisamment d’argent pour mener une vie convenable et subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. L’un de nos plus grands accomplissements ? Toutes les personnes actuellement employées par la coopérative détiennent une carte d’assurance maladie finlandaise, ce qui leur confère une plus grande sécurité. Nos employé·es ont davantage confiance en eux, ils connaissent désormais leurs droits, et sont prêts à les défendre.

Actualités Défense des droits humains / Migrations Finlande

© Emmaüs Helsinki