Emmaüs Europe

Déconstruire la peur de l’étranger : la campagne Emmaüs pour un accueil digne des exilé·es

Avec l’idée d’ouvrir les esprits à la discussion, les affiches de cette campagne ont vocation à trouver leur place dans nos lieux d’accueil du public afin de déconstruire les peurs concernant l’accueil des personnes exilées. Elles sont ainsi disponibles dans les langues des pays au sein desquels Emmaüs est présent en Europe.

Vous pouvez vous en servir comme d’une porte d’entrée vers des échanges plus approfondis avec vos différents publics ou encore pour inviter les élu·es à échanger sur l’approche Emmaüs des politiques migratoires et d’accueil. Cette invitation peut être complétée du « Rapport mondial sur nos combats pour la pauvreté » édité par Emmaüs International.

Au niveau européen, cette campagne s’inscrit également dans le cadre des discussions engagées entre les États au sein du Conseil et avec le Parlement sur le nouveau Pacte migration et asile. Ce Pacte vise à orienter les politiques sur ces questions pour les prochaines années.

Notre équipe est évidemment à votre disposition si vous souhaitez organiser une interpellation politique ou une rencontre avec vos client·es et/ou élu·es : eve.poulteau@emmaus-europe.org

Nous avons encore un certain nombre d’affiches en stock, n’hésitez pas nous écrire si vous souhaitez un envoi postal : contact@emmaus-europe.org

Les affiches sont également disponibles en téléchargement dans différents formats pour chaque langue :
un format web, un format d’impression classique avec une imprimante de bureau et un format imprimeur.

Télécharger les affiches

 

Informations générales

En Ukraine, le quotidien bouleversé du groupe Emmaüs Oselya

Depuis le début du conflit, le groupe est au plus près des personnes qui ont fui les combats. Accueil, distribution de nourriture, hébergement, soutien psychologique… Natalia, responsable du groupe ukrainien Emmaüs Oselya, nous raconte le quotidien de la communauté, bouleversé depuis le début du conflit.

Comment votre communauté est-elle impliquée dans l’accueil des personnes déplacées ?

En avril, près de 50 personnes sont venues chaque jour dans notre centre de soutien social de Lviv pour prendre une douche, se faire couper les cheveux, faire une lessive et changer leurs vêtements, se nourrir, recevoir des soins médicaux ou simplement se détendre et parler. Tout cela représente plus de 600 repas distribués, une centaine de lessives, plus 500 vêtements donnés et presque 200 douches. Tous ces services sont assurés par les compagnons de la communauté, qui connaissent les difficultés de la vie dans la rue. Cela créé une proximité avec les personnes accueillies, contraintes de chercher de l’aide à cause de la guerre.

Mais notre centre social est un petit espace – deux petites pièces et une salle de bain. Depuis le début du conflit, le nombre de personnes qui fréquentent le centre ne cesse d’augmenter, et il devient de plus en plus difficile de les accueillir dignement et leur fournir une assistance.

Notre magasin Emmaüs, situé dans la banlieue de Lviv à Vynnyky, près de notre lieu de vie communautaire, a réouvert depuis le mois d’avril. Mais les alertes aériennes et risques de bombardement nous obligent à nous réfugier dans des abris, et à fermer le magasin régulièrement. Cela impacte forcément notre activité économique, pourtant si importante pour notre communauté et les clients. C’est encore grâce au soutien financier des groupes Emmaüs, collectée via le Fonds Ukraine d’Emmaüs Europe, que nous pouvons maintenir notre vie communautaire et aider les personnes déplacées et les victimes de la guerre.

Le magasin de Lviv n’est ouvert que trois fois par semaine. En revanche, l’atelier de rénovation des meubles retrouve une activité quasi normale, et les commandes reprennent. Nous en sommes très heureux.

En avril, nous avons reçu un camion d’aide humanitaire des groupes Emmaüs via le groupe de Lublin (le 3ème depuis le début du conflit). Nous travaillons avec diverses associations et volontaires à travers l’Ukraine pour apporter de l’aide là où elle est le plus nécessaire. En avril, nous avons aidé l’hôpital pour enfants de Chernihiv et l’hôpital Buda, dans la région de Kharkiv. Une aide humanitaire nécessaire a été livrée dans les villes d’Ovruch, Kharkiv et Chernihiv.

Avant la guerre, la communauté venait en aide aux personnes sans-abri. Comment s’organise votre solidarité en ce moment ?

Nos actions de solidarité quotidiennes se poursuivent malgré tout, et nous aidons toutes les personnes qui en ont besoin. Au cours du mois d’avril, nous avons distribué environ 800 déjeuners dans la rue, en plus de notre activité au centre social.

Nous aidons également les habitants de Lviv qui accueillent des personnes déplacées en fournissant de la literie, des matelas, des poussettes etc.

En raison de la menace constante de frappes aériennes, nous n’avons pas pu organiser les événements traditionnels de Pâques pour les personnes sans-abri et vulnérables de la région de Lviv. Mais nous avons distribué 250 kits alimentaires dans le centre de la ville. Nous fournissons également tout le nécessaire aux victimes de la guerre et aux personnes déplacées : des vêtements, des chaussures, des jouets… et des livres pour 50 enfants de Mariupol, qui se sont installés à Vynnyky.

Quels sont vos besoins actuels ?

Le bâtiment du centre de soutien social et les équipements sont anciens. Il n’y a pas assez de machines à laver en ce moment pour permettre à toutes les personnes déplacées de laver leurs affaires. Nous attendons donc avec impatience le début des travaux de reconstruction du nouveau bâtiment pour débuter cette activité.

Nous avons également un gros problème de carburant en Ukraine, nous devons donc faire de longues files pour acheter 5 à 10 litres de carburant, le maximum autorisé. Nous avons également toujours besoin de beaucoup d’aide humanitaire pour aider les régions qui ont été libérées, ou celles où de violents combats sont en cours, et où les gens ont besoin d’une aide quotidienne.

Comment vos compagnons font-ils face à la situation ?

En ce moment, 30 compagnons vivent au sein de la communauté. Comme toujours, nous continuons nos activités quotidiennes (collecter les objets dans les conteneurs, les trier…). Cette année, les célébrations pour la Pâques orthodoxe n’ont pas été festives. Nous nous sommes réunis pour un petit déjeuner, et nous avons organisé une cérémonie à la mémoire de la fondatrice de la communauté, Olesya Sanotska, qui est décédée en avril 2016, il y a 6 ans. Elle continue de vivre dans nos cœurs.

Un compagnon de plus a rejoint nos trois compagnons qui se sont engagés dans les forces armées. Leur sort nous est cher, et nous respectons leur volonté de défendre l’Ukraine.

Nos compagnons travaillent dur. Les alertes de raids aériens sont très fréquentes et souvent, les compagnons ne veulent pas aller se mettre à l’abri, parce que le raid est localisé loin de la communauté. Ce n’est pas facile pour nous tous, à la fois physiquement et psychologiquement.

Néanmoins, le travail de la communauté d’Oselya est important et visible en Ukraine. Un journaliste américain a montré un grand intérêt pour notre activité et a visité la communauté pour faire un reportage sur notre vie quotidienne.

Quelle est votre vision de l’avenir ?

La situation en Ukraine est extrêmement tendue, la guerre s’intensifie. Cette guerre, remplie de crimes de la part de l’armée russe, remet en question l’avenir des valeurs démocratiques.

Nous faisons tout notre travail avec une grande foi en notre victoire et l’espoir que notre pays connaîtra bientôt la paix, et que nous pourrons reprendre une vie normale.

Nous exprimons notre profonde gratitude à tous les groupes Emmaüs pour leur aide et leur soutien à notre travail, et à notre combat pour les valeurs européennes de solidarité, de justice et d’amitié.

Actualités Défense des droits humains / Migrations Ukraine

© Emmaüs Lublin

Géorgie : Emmaüs Geo solidaire pour l’accueil de personnes réfugiées

La guerre en Ukraine a déclenché une vague de solidarité en Europe et dans le monde. Les groupes Emmaüs présents dans les pays voisins de l’Ukraine apportent leur aide aux personnes réfugiées, chacun mettant en place des activités en lien avec son savoir-faire, comme l’action d’Emmaüs Geo, en Géorgie.

Depuis sa création, Emmaüs Geo est en lien avec les populations géorgiennes déplacées suite à l’annexion de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud par la Russie, en 2008. Présents sur plusieurs localités de la banlieue de Tbilissi, sur les friches industrielles dans lesquelles se sont réfugiées de nombreuses personnes déplacées, Emmaüs Geo leur distribue vêtements, repas chauds et denrées alimentaires. Le groupe Emmaüs les accompagne également dans leurs démarches administratives et juridiques.

Depuis fin février, et la guerre d’invasion menée par la Russie sur le territoire ukrainien, Emmaüs Geo poursuit cette mission auprès des Ukrainien.nes ayant fui les combats : distribution de vaisselle, de vêtements (plus de 500 kg depuis début mars), de lits pour enfants et distributions alimentaires. Grâce au Fonds Ukraine créé par Emmaüs Europe, l’association va pouvoir fournir plus de 500 kits d’hygiène aux personnes réfugiées.

A l’heure actuelle, plus de 30 000 personnes venues d’Ukraine se sont réfugiées en Géorgie, et environ 500 nouvelles personnes arrivent chaque jour. Ils font le trajet en avion ou en voiture, via la Pologne, l’Arménie, l’Autriche ou la Turquie principalement.

Tout comme la Croatie, les liens entre la Géorgie et l’Ukraine sont forts depuis les différentes guerres qui l’ont opposée à la Russie. En 1993 et 2008, l’Ukraine avait soutenu l’armée géorgienne en envoyant des soldats combattre à ses côtés. L’invasion russe vient encore un peu plus resserrer les liens entre les deux pays.

Emmaüs Geo, premier groupe du mouvement en Géorgie

Emmaus Geo est une association fondée en 2015 ayant pour objectif le soutien aux plus démunis en Géorgie, par l’accueil et l’hébergement de personnes vulnérables, et la distribution de biens de première nécessité (vêtements, nourriture, fournitures scolaires…). Groupe Emmaüs en développement depuis 2017, Emmaüs Geo se dote la même année d’une maison sociale permettant d’accueillir cinq compagnes et compagnons participant à l’activité économique. Les activités principales de l’association sont la collecte et la vente de vêtements dans deux magasins, situés à Tbilissi et Kvareli, ainsi que les maraudes auprès des populations vulnérables en banlieue de Tbilissi pour soutenir environ 300 familles.

Une solidarité coordonnée pour faire face à la situation en Ukraine

Le Fonds Ukraine, abondé grâce aux dons de nos groupes Emmaüs partout dans le monde, permet de soutenir les activités quotidiennes de nos groupes en Ukraine et en Pologne. Ce fonds permet également de soutenir les actions ponctuelles mises en place dans les pays d’Europe de l’Est essentiellement pour l’accueil et l’hébergement des personnes réfugiées. Emmaüs Europe, qui centralise les dons, soutient les groupes en fonction des dépenses effectuées chaque mois en lien avec la guerre en Ukraine

Actualités Défense des droits humains / Migrations

© Emmaüs Geo

Sommet de l’Économie sociale et solidaire à Strasbourg

A l’occasion de la sortie du Plan d’action européen pour l’Économie sociale présenté lors de ce sommet des 5 et 6 mai, Emmaüs Europe a organisé une table ronde avec ses partenaires de l’économie circulaire.

Avec le Réseau européen du réemploi (RREUSE), Emmaüs France, la Fédération ENVIE, la Ville de Paris et les Canaux, Emmaüs Europe a rappelé la place essentielle des acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS) dans l’économie circulaire. Pionniers des métiers du réemploi, nos organisations créent plus d’emploi que tous les autres acteurs sur les mêmes filières de réemploi selon une étude française de l’Ademe.

Or, aujourd’hui elles sont concurrencées par le marché qu’est devenu la deuxième-main, en partie grâce aux règles européennes d’obligation du tri des déchets mais surtout à cause de la surproduction mondiale incessante et de la fin des quotas d’importation décidée au début des années 2000.  Nous avons souligné l’importance de faire évoluer les règles européennes pour limiter la surproduction et la surconsommation, notamment en travaillant en amont sur la réparabilité des produits. Nous avons aussi proposé de faire une place plus grande aux acteurs de l’ESS et de sortir des logiques de mise en concurrence avec des entreprises non sociales.

Les participant·es français·es ont de plus partagé le fait que leur expérience de la mise en œuvre de la responsabilité élargie des producteurs au travers des éco-organismes les incite à plaider pour une réforme de leur gouvernance. Ceux-ci sont uniquement dirigés par les producteurs aujourd’hui, et devraient faire une plus grande place aux acteurs et actrices de l’ESS ainsi qu’aux institutions publiques pour une répartition plus sociale et écologique des fonds.

Les participant·es à la table ronde ont tous salué les avancées du Plan d’action qui est le premier du genre. Ils ont cependant insisté sur le fait qu’il faudra aller plus loin au niveau de chaque État pour sa mise en œuvre à venir, notamment en faisant le lien avec les règlements sur l’environnement et l’économie circulaire et en trouvant des financements de l’État ou des producteurs pour ne pas tout faire peser sur les collectivités territoriales.

Vous retrouverez dans les semaines qui viennent l’enregistrement de cette conférence et des autres sur : economiesociale-futur.eu

Actualités Économie circulaire et solidaire / Écologie Union européenne

© Emmaüs Europe